Nirodha

Cette vérité-ci, nous permet de comprendre qu’il existe une possibilité de faire cesser dukkha et d’atteindre ainsi l’état de Nibbãna, plus connu sous le nom de Nirvana. Notez au passage qu’il s’agit d’un état et non d’un lieu. Ne le confondez pas avec un paradis ou un walhalla. Par définition, un lieu fait partie du monde des phénomènes, donc impermanent et finalement dukkha.

Sur le sujet de Nibbãna, il convient ici de dissiper un malentendu. Souvent il a été compris en occident, comme un extinction, une annihilation, une destruction du soi. En réalité on ne peut détruire le soi car il n’existe pas, comme démontré dans la seconde des nobles vérités. Le Nibbãna est un état transcendant, hors de portée de l’action et surtout de la pensée humaine. Comme tel, il ne peut être décrit. Pour cette raison, il est souvent traduit en terme négatif car, en prenant comme moyen d’expression des mots qui décrivent des choses relatives au monde des phénomènes, on ne peut le définir qu’en référence à ce qu’il n’est pas. Si parfois des termes positif sont utilisés, ils ne le sont que dans un sens métaphorique.

Ainsi, pour faire cesser dukkha et atteindre l’état de Nibbãna, nul n’est besoin de chercher en dehors de nous. Bouddha disait que ce qui avait la nature d’apparaître, possédait en lui le germe de sa disparition et dukkha n’en est pas exclu. Il s’agit donc d’accomplir un travail sur les origines multiples de dukkha décrites dans la roues du samsãra afin de faire cesser le cycle des existences.

Finalement, nous sommes des êtres composé des 5 agrégats d’attachement (seconde noble vérité), conditionnés eux-mêmes par les douze liens d’interdépendance. Au delà de cette réalité du monde phénoménale se situe notre véritable nature. Pour la révéler dans son entier, il faut annihiler la force karmique, le ciment qui maintien les agrégats et atteindre l’état de l’Arahant.

L’Arahant, possède un état d’esprit clair, vigilant et qui reconnaît la vacuité des objets de ce monde des phénomènes. Ce qui le différencie, c’est qu’il perçoit les sensations, plaisantes, déplaisantes ou neutres, tout comme les êtres ordinaires, mais ne s’y attache pas, ne s’y oppose pas, n’éprouve pas la passion. Il garde le même état d’esprit pour ses actes. Il peut jouir ou subir les choses, comme les autres, mais n’y projette pas son ego, sachant que tout ceci est vide. Ce faisant, il ne crée pas de kamma, épuisant ainsi la force nécessaire à la cohésion des agrégats, donc à la renaissance.

Au moment de sa mort, celui qui a atteint cet état, « n’entre » pas dans le Nibbãna, car cette expression pourrait nous faire penser à un lieu ou un résultat. Ces vues sont fausses car la première le rattacherait au monde des phénomènes et la seconde impliquerait que Nibbãna soit conditionné, hors, Nibbãna se réalise, se comprend.

 

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